Comme un torrent qui vient tout droit de la montagne Et qui s'enfuit en bondissant parmi les champs. Et couvrant dans la campagne Toutes les fleurs du printemps. Mon cur tout neuf est descendu parmi la ville, Gonflé d'amour et de bonheur à partager, Mais mon âme est moins tranquille Depuis que j'ai tout quitté. Là-haut tout est lumière. En bas tout est chimère. Mais le torrent oublie bien vite sa montagne, Et comme lui suivant mon destin je descends, Et de colline en campagne J'ai perdu mon cur d'enfant. Mes yeux tout neufs t'ont rencontré parmi la ville Et sans savoir ils t'ont donné leur liberté. La rivière s'en va tranquille, Mais moi j'ai voulu rester. Pourtant souvent je pense Au ciel de mon enfance. Ce soir tu vois je veux retrouver la vie douce, Vivre avec toi dans la clarté de mes vingt ans. Et remonter vers la source D'où jaillissent les printemps. Dans le silence des sapins blancs Tu connaîtras près du torrent Mon cur d'enfant.