Sitôt que le printemps s'apprête On voit éclore des chansons Les musiciens et les poètes Lui font la cour à l'unisson Le printemps, s'il fallait les croire C'est l' soleil, les fleurs, les oiseaux Ben, chez nous c'est une autre histoire Faut croire qu'il vient incognito Y a d' la fumée dans ma banlieue Y a des usines On n' voit jamais en levant les yeux Si l' ciel est bleu Les pauvres arbres poussiéreux Ont mauvaise mine Et les oiseaux, l'air dégoûté, Ne veulent plus chanter Les matins roses Les soirs tout brodés d'or On le suppose Préfèrent d'autres décors Ça serait joli dans ma banlieue sur les cheminées Oui mais voilà, y a d' la fumée Mais comme la fumée s'effiloche Et se disperse au gré du vent Je sens sitôt que tu m'approches S'envoler au loin mes tourments Au ciné ou dans les romances Y en a sûrement des plus beaux qu' toi Mais pour moi c'est sans importance Puisque t'es mon amour à moi Y a d' la fumée dans ma banlieue Y a des usines Mais j'ai trouvé un p'tit coin bleu Là dans tes yeux Que l' ciel soit gris, qu'il soit brumeux Moi, je devine Tout un printemps qui m'éblouit Quand tu souris Mon regard pose Partout des reflets d'or Du bleu, du rose Sur le gris du décor C'est merveilleux dans ma banlieue toute l'année On s'aimera dans la fumée