Vous êtes si jolies Quand vous passez le soir À l'angle de ma rue, Parfumées et fleuries Avec un ruban noir, Toutes de bleu vêtues. Quand je vous vois passer, J'imagine parfois Des choses insensées, Les rendez-vous secrets Au fond d'un jardin froid, Des serments murmurés. Le soir, dans votre lit, Je vous devine nues. Un roman à la main, Monsieur Audiberti Vous parle d'inconnu. Vout êtes déjà loin. Vos rêves, cette nuit, De quoi parleront-ils ? Le soleil fut si lourd. Demain, c'est samedi. Je guetterai fébrile Votre sortie du cours. Dimanche sera gris. Je ne vous verrai pas, Pas avant lundi soir. Où serez-vous parties ? Qui vous tiendra la bras ? Que vous fera-t-on croire ? Je crois que je vous dois De vous faire un aveu : Petites, écoutez-moi. C'est la première fois Que je suis amoureux De tout un pensionnat.