Le soir descend Pauvre passant Qui rode S’en vient faucher Quelques bouchées En fraude Pauvre poète Tu fais la quête Aux portes Tu ne recueille Qu’une ou deux feuilles Mortes Y a des becs fins Qui n’ont pas faim Des riches Tu peux crever Sur le pavé S’en fichent T’es un raté Qui a des idées Amères Tu vas toujours Seul sans amour Sur terre Dans ton regard Éclairé d’art S’entassent Les horizons Et les prisons Des races Loin des moutons T’as choisi ton Servage Et ta jeunesse S’use sans cesse Aux cages De ton ennui Et de la nuit Glaciale Et tu mourras sur des gravats d’étoiles Pauvre de moi L’eau de la Seine Porte ma peine aux anges Et cette eau bleue Prés de mes yeux En frange Cette eau qui fuit Voit mon ennui Qui pleure En cet asile Mon âme file L’heure Adieu Paris Et ton ciel gris La Seine Adieu matin Les lendemains De peine