Ma patrie, où le ciel et la mer se ressemblent, Est vêtue de soleil et noyée de bleu tendre Et quand viennent les bateaux, On les prend pour des oiseaux Dans le bleu de l'horizon Qui les confond Ma patrie, où le ciel et la mer sont les mêmes, Les affairent, elle et lui, comme un couple qui s'aime Tous les deux, au matin, blancs comme les amandes, Et le jour, tout éblouis Frangés d'or et de chaleur Tous les deux, reflétant les lumières qui tremblent Des étoiles de minuit Et des torches des pêcheurs Ma patrie, où le ciel et la mer se ressemblent, A, pour moi, dans la gorge, un orchestre qui chante Un chant pur et fraternel Dont les mots sont éternels, Où je vais, le coeur tendu Et les pieds nus Ma patrie, où le ciel et la mer me rassurent C'est, là-bas, un pays sans murs et sans armures Et je vois rire une fiancée sur la plage Elle attend au soleil fou Elle court au rendez-vous Où l'amour jaillira dans un élan sauvage Comme un cri né sur la mer, Comme un pin dans la lumière Où l'amour nous fondra, tous les deux comme un bleu de mirage Dans la mer et dans le ciel Dans le ciel de ma patrie.