Parmis les Sénégalais Qu'on fit venir pour la Revue L' jour du quatorze juillet Se trouvait, la chose est connue, Un grand gaillard à la peau noire Aux dents comme l'ivoire Je vais vous conter son histoire Dans cette chanson D'abord, voici le nom De ce brave garçon Il s'appelait Bou-dou-ba-da-bouh Il jouait d' la flûte en acajou Je n'exagère pas C'était l' plus beau gars De toute la nouba, ah Quand son régiment défilait Au son joyeux des flageolets Le Tout-Tombouctou Admirait surtout Celui d' Bou-dou-ba-da-bouh En se promenant un matin Au coin d' la rue du Quatre-Septembre Il connut un p'tit trottin Aux cheveux dorés comme l'ambre Il s'aimèrent tout une semaine Mais le Turgot, pas de veine, Partit pour la terre africaine Ce fut déchirant ! Et la blonde enfant Disant en pleurant Il s'appelait Bou-dou-ba-da-bouh Il jouait d' la flûte en acajou Et v'là qu'y s'en va Dans le Sahara Avec la nouba, ah Toutes les femmes sont folles de lui Et ce qui me désole c'est qu'aujourd'hui Celles de Tombouctou Doivent faire joujou Avec Bi-di Bou-dou-ba-da-bouh Un soldat de la Légion Un jour, vint frapper à sa porte Bien qu'elle tremblât d'émotion Elle se contint et resta forte Parlez-moi vite de lui, dit-elle Voilà, Mademoiselle, Je vous apporte des nouvelles D'un de mes amis A qui j'ai promis D' vous dire ce que j' vous dis Il s'appelait Bou-dou-ba-da-bouh Il fit son devoir jusqu'au bout Et dans un combat Il est mort là-bas Avec la nouba, ah Oui mais en mourant, sur son coeur Il a pris sa belle croix d'honneur Mamzelle, c'est pour vous C'était l' seul bijou Du beau Bou-dou-ba-da-bouh