Plus on approche de l'estuaire Plus on se souvient du ruisseau Qui, à peine sorti de terre, Ignore tout des grandes eaux Qu'on ait cheminé sans histoires Ou coulé comme un sauvageon Tous on voudrait, comme la Loire, Revoir son mont Gerbier-De-Jonc {x2} {Refrain:} Je prendrai à tous les sourciers Leurs baguettes de coudrier Pour aller retrouver ma source Là, je pourrai m'ensommeiller Comme s'arrêtent de veiller Les vieilles louves et les ourses Lorsque j'ai glissé de ma mère Après qu'elle eût perdu les eaux Entre un fleuve et une rivière On posa mon premier berceau Et ce fut ma première ville Entre ses jambes j'ai dormi Si je fis des rêves fertiles Il m'en vient encore aujourd'hui {x2} {au Refrain} De tout ce qui nous prédestine On ne sait pas le moindre mot Ni pourquoi, toujours, je m'obstine À suivre les chemins de l'eau J'ai bu à toutes les fontaines Me suis penchée sur tant de puits Que mon image est incertaine Je la cherche encore aujourd'hui {x2} {au Refrain} J'ai passé des heures entières À jeter des pierres dans l'eau À patauger dans des rivières Ou les pieds dans le caniveau Mais les vagues, toujours, s'étalent Et les cailloux tombent au fond Toujours, les grenouilles détalent Et les beaux reflets se défont {x2} {au Refrain} Je veux puiser dans mes richesses Comme à la citerne le seau Ne craignez pas la sécheresse Il me reste encore de l'eau Que dans ma voix elle ruisselle Qu'elle chemine à ciel ouvert Et tant qu'elle se renouvelle On repoussera le désert {x2} {au Refrain, x2}