Qu'on ne touche jamais aux folies, aux orages Qui, chez moi, naissent et meurent entre passion et rage Et que mes grands dlires me fassent toujours escorte. La raison est venue, j'ai demand qu'elle sorte. Qu'on ne dcide pas de mes joies, de mes larmes. A chacun son soleil, et chacun ses drames Et si le noir, pour moi, est couleur de lumire, La raison, que m'importe, et qu'elle aille en enfer. Mais comment voulez-vous, qu'un enfant laboureur, Si on lui prend sa terre, fasse pousser ses fleurs, Ses fleurs? Que jamais on n'coute, derrire mes volets, Pour voler mon piano, pour voler mes secrets. Mes secrets sont pour vous, mon piano vous les porte Mais quand la rumeur passe, je referme ma porte. Qu'on ne m'ordonne pas, je suis reine en mon le. Je suis femme en mon lit, je suis folle en vos villes Et j'ai choisi mes hommes, j'ai bti mes empires. Au diable la raison, et vivent mes dlires! Mais comment voulez-vous qu'un grand Pierrot de Lune Ecrive des chansons, si on lui prend sa plume, Sa plume? Qu'on ne touche jamais, Que jamais on n'coute, Qu'on ne dcide pas, Qu'on ne m'ordonne pas Et je serai pour vous, un enfant laboureur Qui fait vivre sa terre, pour vous offrir ses fleurs, Ses fleurs Et vous pourrez venir, vous reposer tranquilles. Comme on donne une fleur, je vous laisse mon le. C'est comme a que je suis, votre enfant laboureur. Je fais vivre ma terre, pour vous offrir mes fleurs, Mes fleurs, Pour vous offrir mes fleurs, mes fleurs...