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Les fourmis (Album Version)

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  • 1999.07.22
  • 6:51
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歌詞

- C'est mon père qui me l'a raconté. Et à lui, son père, et le père de son père, et c'est tellement loin, que je ne sais plus quel père l'a raconté en premier. En ce temps-là, les Humains avaient construit plein de villes sur la Terre. Des petites, des moyennes, des grandes, qui, bientôt en se rejoignant firent d'immenses villes. Ça ne laissait pas beaucoup de place pour les autres. Tous les autres, non Humains, gênaient partout. Il y avait de véritables massacres. Des tentatives de génocides de non Humains, et aussi d'Humains, beaucoup d'entre eux nous rejoignirent, qui n'avaient pas gagné leur droit à l'existence. Et beaucoup d'entre eux moururent de faim à côté d'immenses réserves de nourriture sévèrement gardées par des hommes très puissants qui ne donnaient de ces nourritures qu'en échange de mots magiques, que très peu d'Humains connaissaient. Moi non plus, je ne les connais pas, sans doute mon père et son père, et les pères d'avant n'avaient pas jugé utile de les apprendre. En tous les cas, des espèces entières disparaissaient, anéanties par les Humains. - Mais Papa, qui étaient ces Humains dont tu parles? - Attends, je te raconte... Et puis un jour, au dessus des villes humaines, sont arrivés des milliers, des millions, et sûrement même des milliards de milliards de corbeaux. Ils se tenaient la tête en bas, les ailes repliées sans un frémissement. Comme des chandelles noires pendant du ciel, les yeux ouverts, regardant fixement vers le bas. Au début, les Humains furent plutôt étonnés, amusés, puis très rapidement inquiets, effarés par les multitudes qui, dès leur arrivée s'immobilisaient en colonnes qui crevaient toujours les ciels nuageux, et qui disparaissaient par ciel clair au regard des Humains, tellement ça montait loin. Alors, ils pensèrent à s'en débarrasser. Mais comment? Les tuer? Evidemment, cela parut comme la solution la plus simple, la plus rapide, et surtout la plus sûre. A quelques temps de cela, une ville humaine avait été envahie par des rats. Les Humains avaient confié leur problème à un jouer de flûte, un faiseur de musique, mais cela s'était mal terminé. La leçon, croyaient-ils, avait servi, et ils pensèrent à d'autres méthodes. Surtout que les stocks de ce qu'il fallait pour le faire dégorgeaient de tous les trous. Mais des voix autorisées s'élevèrent pour dénoncer les millions de tonnes de déchets que cela produirait, sans aucun profit pour les justifier. Ces voix autorisées faisaient valoir que la présence de ces corbeaux n'avait provoqué aucun accident, aucun préjudice, ni même généré aucune pollution. Tous les engins volants des Humains volaient, et il y en avait beaucoup. Et pas un seul n'avait même effleuré un seul corbeau. Des milliers de colonnes de corbeaux disparaissaient, comme absorbé par des vides inconnus, qui les rendaient quand l'engin était passé. Les humains ne savaient pas ce que voulaient les corbeaux, et n'imaginaient pas que les corbeaux puissent le savoir. Mais comme ces derniers n'apparaissaient pas hostiles, les Humains décidèrent d'attendre. Et ils attendirent jusqu'au jour où... Au même moment, comme si une consigne magique s'était révélée, tous les corbeaux déployèrent leurs ailes, pas pour s'envoler, ils restaient toujours immobiles, ailes contre ailes, et d'un seul coup, ce fut la nuit sur la Terre. L'immense frayeur de l'inattendu passée, les Humains se ressaisirent vite. Ah! C'était ça leur truc! Eh bien, ils allaient voir, ces putains de corbeaux! Un corbeau fou, ça peut faire rire. Mais des milliards, c'est la guerre. Les Humains leur lancèrent tout ce qu'ils avaient à lancer, et ils en avaient! Des balles, des obus, des bombes, des fusées, des gaz, et tous ces projectiles traversaient l'épais manteau noir sans faire le moindre trou. Et la nuit dura quatre saisons, et l'hiver aussi, et puis quatre encore, et puis d'autres encore. Les Humains, après avoir essayé vainement de les détruire, auraient bien parlementé, mais quand on ne parle pas Corbeau... La Terre, sans soleil, se recouvrit de glace, et ne donna plus rien aux Humains. La Terre entière s'entretua pour un peu de nourriture, et puis, le dernier Humain se coucha pour toujours. Alors, tous ensemble, les corbeaux replièrent leurs ailes, et longtemps à nouveau immobiles, ils attendirent que le soleil fasse fondre les glaces. Lorsque la Terre eu reprit son aspect d'avant, tous ensemble, ils fondirent sur la Terre, s'abattant sur les restes des Humains, les engloutissant sans un cri, dans un silence effrayant. Et c'est seulement lorsqu'ils eurent nettoyé la Terre de tous les déchets qu'ils avaient provoqué, qu'ils s'envolèrent dans un vacarme assourdissant d'ailes froissées, de croassements, comme de vrais corbeaux. Et puis, comme on n'avait jamais su d'où ils étaient venus, vraisemblablement, ils y retournèrent, car on ne les revit jamais plus, enfin, je veux dire, pas aussi nombreux. - Mais... Et la Terre? - La Terre? Elle eu des milliers, des millions d'années pour se refaire belle, redevenir pucelle et se choisir un autre fiancé. - Et nous? Comment on a fait durant ce long hiver? - Nous? Une rumeur information avait couru bien avant l'arrivée des corbeaux. Elle disait qu'il fallait faire des réserves et des réserves pour longtemps, pour plusieurs générations de fourmis. Et nos arrière arrière grands parents l'avait fait. C'est comme ça que nous, et tout ce qui vit sur la Terre a réussi à survivre. Seuls les Humains ne surent rien de cette rumeur, ou ne voulurent pas en tenir compte. Je ne sais pas exactement mais... Tu ne trouves pas qu'il commence à faire un peu froid? Il serait temps de retourner à la fourmilière. Je te raconterai en marchant une autre rumeur, qui dirait que certains auraient été épargnés par le grand hiver, très loin d'ici, je ne sais pas où exactement...

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