J'ai le souvenir d'une nuit sans lune Où nous effeuillâmes quelques goémons Où nous nous promîmes, et non pour des prunes Amour éternel, merveilles et monts Amours maritimes et volontiers rustres Dont le vent du large accroît l'appétit Hélas ! Ce n'étaient qu' des amours lacustres Vous aviez, mon cher, cœur sur pilotis {x2} Si je vous déçus, vous-même y perdîtes Le peu de respect que j'éprouvais pour Votre délicieux air de troglodyte Et votre passion pour le mot "toujours" Vous m'auriez aimée, je crois, châtelaine Je portais des bottes et ça n'allait pas La mer encerclait, poétique et vaine Nos pieds. C'était beau, mais un peu trop froid Oh, oui ! C'était beau, mais un peu trop froid J'ai le souvenir d'une nuit exquise Où, je dois le dire, rien ne se passa Fut-ce mon silence ou votre bêtise ? Mais la faute à qui, mais la faute à quoi ? Mordez-vous les doigts, page, mon beau page J'ai su rattraper tout ce temps perdu Pourtant, je me dis qu'au lieu d'un lit-cage Il eût été doux d'essayer la plage Le sable et les vagues, nous aurions bien dû Le vent et la lune, oui, nous aurions dû Mais, mais l'aurions-nous pu ?