De quelle source lui vient son nom ? Est-ce de fée ou de sorcière Ou de quelque noir enfer ? Comme la boue de ses sillons On dit que l'on y voit sa joie On dit que l'on y voit sa croix Je parle de l'île de Groix Malheur à celui qui débarque Il n'aimera pas ses hivers Il trouvera ses quais déserts Car le flot, seul, mène les barques Mais essayez de foutre le camp Elle vous aura aux sentiments Comme femme retient l'amant L'hiver la tient emprisonnée Pour mieux l'accoucher au printemps Premier soleil sur les buissons Il n'y aura plus de gelée L'eau de ses ports est froide encore Mais fleurissent les boutons d'or Et le goéland a pris l'essor Si à travers mes yeux mi-clos Il me plaît à revoir juillet Je sens l'odeur du goudron frais Qu'on passe aux quilles des bateaux L'amante des sournois ruisseaux Lutte avec l'eau d'un des sureaux De la vapeur tremble sur l'eau Les vieux parlent du temps passé À Loc-Maria et Port-Tudy Si vous n'comprenez pas, tant pis Moitié français, breton moitié On dit que l'on y voit sa joie On dit que l'on y voit sa croix Je parle de l'île de Groix