"Comme un film qu'on connait par coeur et pourtant, on espère encore, une autre fin, un autre dénouement, parce que c'est trop injuste, ce n'est pas possible, On ne veut pas savoir, non, on ne veut pas savoir ce qui est écrit,... Alors ils gardaient la foi, comme une partie de carte, quand on ne sait pas qui va gagner ou celui qui va perdre, Mais le jeu est truqué... Quand ça va mal y a toujours un coupable. Le coupable vient sûrement d'ailleurs, celui qui a changé l'équilibre, l'ETRANGER. L'étranger est sûrement responsable, comme un jeteur de sort ou comme un sort lui même, un sort jeté à la mer, un sortilège débarqué ... Ils se battaient contre la pauvreté, chacun pour soi, comme des espèces de soldats dans l'ombre du métal en fusion... ...les bons mots politiques ou les promesses évangéliques et les bons sentiments et la science du verbe, le baratin des tribuns aux cheveux lourds ou les médias de kermesse, Les choix, les fameux Bons Choix, Les choix statègiques ou économiques, les choix de défense, les choix pour le pays, les choix qu'il faut subir, Le chomage ou l'exode, Qu'est c'qu'il en reste? une région sarcifiée, abandonnée... " L'HISTOIRE DE BERNARD (Workers) Il travaillait dans une usine Il faisait toujours chaud À cause des machines Et puis des hauts founeaux La chemise collée à la peau Et la gorge trop sèche Il attendait la sirène Comme une remise de peine On se retrouvait en face Dans le bar d'Obélix Un ancien rugbyman Qui nous rendait service, On sentait dans l'air lourd Une électricité Un danger en instance Un truc irrévocable Les gars parlaient du syndicat Ou des matches de football Ou bien ils parlaient d'leur famille Et des projets d'vacances Quand ils parlaient des femmes J'entendais leurs rires énormes Qui découpaient l'atmosphère Enfumée de gauloises On cassait des verres Comme on cassait nos rêves Sur le bord du comptoir Quand on était trop saoûl Pour comprendre pourquoi on était là Ça finissait en bagarre Dans la rue avec un arabe Ça sentait l'désespoir Jusqu'au fond d'leurs regards Quand l'usine a fermé Les gars sont partis ailleurs Ils n'avaient pas le choix Fallait mettre les pendules à l'heure Le pays changeait de couleur Fallait tout recommencer Comme des oiseaux migrateurs Laisser des plumes sur le bitume Sacrifier l'habitude Et changer de métier Reprendre les études Ou bien se débrouiller Lui il s'est r'trouvé Employé chez un marbrier I'dit j'risque pas d'manquer d'boulot au moins Y aura toujours des âmes à enterrer Y aura toujours des âmes à enterrer.