La lune s'attarde au-dessus des collines Et je sens les lueurs des étoiles sous ta peau Fleurs de jacaranda et parfum d'aubépine Dans cet or de la nuit tes cheveux coulent à flots Les groseilles boréales et les airelles fauves Au velours de tes lèvres humides et licencieuses Me laissent dans la bouche un goût de folie mauve Un arôme estival aux couleurs silencieuses Annabel Lee Pas un seul cheveu blanc N'a poussé sur mes rêves Annabel Lee Au roman des amants Je feuillette tes lèvres Vapeurs de canneberge oubliées dans la bruine Et sur les pétroglyphes de tes bleus sanctuaires L'esprit de la mangrove suit l'ombre de tes djinns Et dézeste les grumes aux subtils estuaires Ne laisse pas la peur entrouvrir le passage Obscur et vénéneux dans l'argent de tes yeux Mais donne à la lumière tes pensées les plus sages Pour un instant de calme, de plaisir délicieux Annabel Lee Pas un seul cheveu blanc N'a poussé sur mes rêves Annabel Lee Au roman des amants Je feuillette tes lèvres Annabel Lee J'ai dans mes récepteurs Le parfum de ta voix Annabel Lee Je te connais par cœur Sur le bout de mes doigts Au loin dans la vallée la brume se mélange Aux pastels de safran de violette et d'orange Et j'en vois les reflets dans ton regard voilé Par des réminiscences d'antiques cruautés Ne laisse pas les mères de vinaigre envahir Tes pensées ta mémoire tes rêves et ton sourire Chasse au loin ta détresse laisse entrer le printemps Le temps de la tendresse et de l'apaisement Annabel Lee Pas un seul cheveu blanc N'a poussé sur mes rêves Annabel Lee Au roman des amants Je feuillette tes lèvres Annabel Lee J'ai dans mes récepteurs Le parfum de ta voix Annabel Lee Je te connais par cœur Sur le bout de mes doigts