Chaque fois qu'on me serre la main J'ai l'impression qu'on me tâte le pouls Chaque fois qu'on me dit à demain On apporte les planches et les clous Chaque fois que je respire, c'est le délire Je ne mange que des carottes râpées Je surveille mes scellés, mes idées On mesure mes crises et mes humeurs Pas trop d'eau et pas trop de vapeur Chaque fois que je transpire, c'est le délire Chaque fois qu'elle me touche la queue J'ai l'impression qu'elle me tâte le pouls Chaque fois que je suis amoureux Faut toujours qu'elle en veuille à mes sous Chaque fois que je vais en mourir, c'est le délire Il attend que je ponde un quatrain Nuit et jour il me file le train Je me shoot pour du speed et de l'huile Je m'encroûte dans une piaule à Lille Je reviens, j'ai toujours rien à dire, c'est le délire Si je griffonne une nappe, il l'emballe Si je sifflote deux notes, on m'installe Pour huit jours dans un petit studio Vingt quatre pistes et en stéréo Il annonce mon album va sortir, c'est délire Of course je pourrai truquer Faire du rock de la variété Utiliser ma dialectique À des œuvres bien plus sympathiques Je pourrai militer m'assagir, c'est délire Chaque fois qu'on me serre la main J'ai l'impression qu'on me tâte le pouls Chaque fois qu'on me dit à demain On apporte les planches et les clous Chaque fois que je respire, c'est le délire.