Pauvres fous déchaînés Oubliant qu'ils sont tous frères ici-bas Pauvres fous sans pitié Pour de belles idées ils ont armé leurs bras Qu'en pensez-vous, vous les petits Vous dont le cœur tout ébloui S'entrouvre à la lumière ? Qu'en pensez-vous, vous les bambins Vous qui cueillez sur le chemin Les rêves éphémères ? Lorsque la voix de vos mamans Joyeuse et claire Vous dit que sur la Terre Tout est charmant Qu'en pensez-vous, vous les petits Qui recherchez un tendre abri Dans les bras de vos mères ? Les clochers, les berceaux, l'école et le foyer Croulent embrasés Dans le ciel les oiseaux devant l'avion de mort S'enfuient épouvantés Qu'en pensez-vous, pauvres petits Qui grandissez parmi les cris De haine et de colère ? Qu'en pensez-vous, pauvres bambins Qui n'entendez que le tocsin Les rumeurs de la guerre ? Alors que tout s'ouvre à l'amour Dans vos yeux tendres Que pouvez-vous attendre Des tristes jours ? Pour apaiser leur cœur maudit Blottissez-vous, pauvres petits Dans les bras de vos pères