Je n'aurais eu trop de trente-six mères Pour me dorloter quand j'étais bambin Et non plus pas trop de trente-six pères Pour me calotter, tant j'étais lambin Hélas le destin, Dieu si tu préfères Se souciant peu des malentendus {x2:} Vous offre un papa, vous donne une mère Une et un c'est tout, adjugé, vendu ! Avoir des parents est obligatoire À coups de bon temps, à coups de douleur Ils vous ont conçu, vous êtes leur gloire Vous êtes leur fruit, vous êtes le leur C'est ainsi qu'un jour, une femme, un homme S'imposent à vous sans vous consulter {x2:} Il suffit d'un couple qui s'aime en automne Et vous êtes bon pour naître en été Ainsi va la vie, elle vous apporte Des parents que vous n'avez pu choisir Qu'ils vous aient voulu ou non, peu importe ! C'était moins pour vous que pour le plaisir Il n'est besoin que de quelque atmosphère D'un tango douteux, d'un doigt de vin cuit {x2:} Ou plus simplement de rien d'autre à faire Et c'est vous qui entrez dans le circuit L'amour et l'ennui provoquent la manne Qui vole du lit au berceau charmant Et les soirs où la télé tombe en panne Les matelas rient abusivement Il est décidé, le beau mariage Souvent un peu tard, toujours un peu tôt {x2:} Vous y assistez parmi les bagages Mais vous n'êtes jamais sur la photo ! Puis vous débarquez, la mine fripée Ceci pour ne pas vexer vos aïeux On vous traite alors comme une poupée Comme une poupée, vous ouvrez les yeux C'en est fait de vous, vous êtes fait : vous êtes ! Et vous découvrez un monde effarant {x2:} Où l'on doit chaque jour changer de chaussettes Sans jamais pouvoir changer de parents