J’ai fait dans le rasta engagé, prêcheur pour élèves de 3ème, celui qui sur scène ne se gêne pas pour dénoncer le système. Avec mes potes, dans une poubelle, j’ai fait le tour des fiestas rurales, j’ai chanté « respect Babylone, fume la ganja ! » pour quelques bières artisanales. Et puis.... Et puis.... Et puis j’en ai eu marre d’être un gentil anar, trop vieux pour mes fringues d’ado, d’être inoffensif sous mon bonnet de ska festif, de dire tout haut c’ que tout l’ monde pense tout haut. Enfin ! Enfin ! Un peu d’électricité dans un, dans un, dans un monde de binious. Enfin ! Enfin ! Un peu de brutalité dans un, dans un, dans un monde de doux. J’ai été ensuite très à mon aise, dans la nouvelle chanson française, trentenaire qui croque son quotidien, où l’urbain se reconnaît si bien, chanteur réaliste sur les bords, dans la lignée de chanteurs morts, cynique mais quand même spirituel, j’ai charmé les centres culturels. Et puis j’en ai eu marre d’être la star d’étudiantes en philosophie, de la valse à trois temps, de Brassens et Boris Vian, et des lectures de poésie. Enfin ! Enfin ! Un peu d’électricité etc.... Plus de messages démagogues, Plus de rimes pédagogues, Me voilà red’venu bouledogue, sexe, rock’n’roll et drogue. Enfin ! Enfin ! Un peu d’électricité