Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe Et moi j'en avais fumé un peu À travers mes paupières entrouvertes L'air bleu Ton visage à l'envers sur ton buste Un baiser que tu me donnes à boire À se croire dans un tableau d'Auguste Renoir Un chardonneret qui sifflote Dans l'eau un bouchon qui flotte Ma plume qui pêche à la ligne Un vers insigne Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe Et moi j'en avais fumé un peu Tu me disais je t'aime, que ce verbe M'émeut Donne-moi encore ta bouche qu'on déguste L'eau-de-vie de pomme, de prune, de poire, Dans la toile étoilée de l'auguste Renoir Un rouge-gorge qui sifflote Dans l'eau un bouchon qui flotte Ma plume qui pêche à la ligne Une plume de cygne Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe Et moi j'en avais fumé un peu Dans mes yeux, un triangle superbe Tes yeux Puis le soir obscurcit la pelouse Pour l'oiseau, laissons les gâteaux secs C'est parfait. On repart à Toulouse- Lautrec.