Les genoux couronnés de patins à roulettes Quelques sous chapardés et comptés en cachette On guette la pendule pendant l'Histoire de France Vous dites "L'âge cancre", disons plutôt "L'enfance" Puis l'on va comme un pape revenant de voyage Retrouver le bonhomme qui n'a bientôt plus d'âge Qu'on appelle le pépé du jardin du Luco Ce magicien qui gueule sans lâcher son mégot La barbe à papa {x8} Puis l'on porte à la bouche la première cigarette Qu'en importe le goût puisqu'il suffit du geste Plus l'on fait de fumée plus l'on masque l'enfance Vous dites "L'âge bête", disons 'L'adolescence" Caressant les cheveux de son premier émoi La main cherche peut-être ce que savent les doigts Ce nuage oublié jardin du Luxembourg Fait de sucre glacé, de miracle et d'amour La barbe à papa {x8} Et me voici adulte C'est comme ça que l'on dit Surveillant le tumulte De mes très chers petits Habillés en dimanche Il ne sera pas question De se coincer les doigts Ni d' se mettre au menton De la barbe à papa Je crois, moi, qu'il ne croient vraiment pas à grand-chose Que lorsque l'on viendra m'apporter quelques roses Bref, quand je boufferai du dessous des lilas Vous dites "L'âge vieux" mais disons "L'au-delà" J'entendrai, quel que soit mon lieu de reposance Cette voix qui viendra du fin fond de l'enfance Je verrai ce visage jardin du Luxembourg Près du kiosque à joujoux gueuler plus qu'à son tour La barbe à papa {ad lib} (La barbe à papa ! Demandez, les enfants, la barbe à papa ! De la barbe à papa ! Voyez la barbe à papa de toutes les couleurs ! De toutes les couleurs, la barbe à papa ! La barbe à papa ! La barbe à papa ! La barbe à papa !...)