Ils vivaient dans deux mondes lointains Ils taient des voisins Chacun d'eux sagement repli Sur son bout de palier Il y a tellement de gens malhonntes Qu'il faut bien qu'on s'inquite Ils rvaient peu prs chaque nuit Qu'ils auraient des amis Ils s'changeaient des mots sans chaleur Dans le mme ascenseur Ils couraient fermer toute allure Leurs quarante serrures Puis ils s'endormaient dans les filets D'un poste de tl En rvant peu prs chaque nuit Qu'ils auraient des amis Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une bote aux lettres Ils pensaient que c'tait bien assez se connatre Pourtant ils se sentaient sourire Et mme ils s'entendaient dormir Mais ils ne se sont jamais rencontrs Ils ont dmnag Ils vivaient dans deux mondes lointains Ils taient des voisins Mais chacun son ct de cloison Et chacun son feuilleton Ils fermaient les volets de leur cœur Tous les soirs dix heures En rvant peu prs chaque nuit Qu'ils auraient des amis Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une bote aux lettres Ils pensaient que c'tait bien assez se connatre Pourtant ils se sentaient sourire Et mme ils s'entendaient dormir Mais ils ne se sont jamais rencontrs Puisqu'ils se disaient: C'est pas la peine d'aller leur parler Puisqu'on a la tl C'est pas la peine de se chercher des mots Puisqu'on a la radio C'est pas la peine de se donner du mal Puisqu'on a le journal (x3)