Le ciel était rouge de flammes qui retombaient en larmes Et le train qui traversait la France emportait les souffrances Des campagnes et des villes peuplées de maisons vides On disait au bord de la tourmente que ce printemps quarante ressemblait à l'hiver Et pourtant dans cette nuit sans lune deux amants de fortune inventaient la lumière Ils s'aimaient dans ce train inutile qui traversait les ruines pour aller vers la mer Anna des élans un peu triste Julien elle était née ailleurs où l'on craint le bonheur Comme un rêve trop grand pour durer longtemps Le ciel était rouge de flammes qui retombaient en larmes Ils savaient au bord de la tourmente de ce printemps quarante Que la prochaine gare devait les séparer Des heures qu'ils pleurent je t'aime adieu Mais déjà dans ce monde en délire une affres était là pour leur dire qu'ils se retrouveraient