Sous les doigts de l'homme pâle Une guitare infernale Chante au soir Quand la lune tombe opale Sans un bruit et sans un râle Chaque soir Et c'est un talon qui claque Dur comme un coup de matraque Dans le noir Ô triste guitare Le regard de l'homme pâle Se souvient d'un bruit de balles Chaque soir Se souvient du sang des mille Descendus d'une colline Un beau soir Ils chantaient sous les grenades La chanson d'une brigade Pleins d'espoir Ô triste guitare Dans le cœur de l'homme pâle C'est un vent, une rafale Chaque soir Quand il parle d'un village Qui a changé de visage En un soir Sa chanson devient un râle C'est un cri de cathédrale Désespoir Ô triste guitare Et c'est le jour qui se lève Repose encore une trêve Sans y croire Le matin chasse les rêves Oui mais jamais il n'en rêve La mémoire C'est un homme qui s'éloigne Retrouver dans sa montagne Son espoir Oh ! Chante guitare Oh ! Chante guitare Ô triste guitare