Voici venu le froid radieux de septembre Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres Mais la maison a l'air sévère ce matin Et le laisse dehors qui sanglote au jardin Comme toutes les voix de l'été se sont tues Pourquoi ne met-on pas de manteaux aux statues ? Tout est transi, tout tremble et tout est peur, je crois Que la bise grelotte et que l'eau même a froid Les feuilles dans le vent courent comme des folles Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent Mais le vent les reprend et barre leur chemin Elles iront mourir sur les étangs demain Le silence est léger et calme par minute Le vent passe au travers comme un joueur de flûte Et puis tout redevient encore silencieux Et l'amour qui jouait sous la bonté des cieux S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes {x2 :} Et la vieille maison qu'il va transfigurer Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer