La "Corvette" noir métal remontait le Sunset Le FBI au cul, caché par mes lunettes Je laissais dériver mon délire Parano Pendant que le batteur vrillait ma Stéréo. Ne sachant où aller, je traversais Hollywood Où les stars embaumées se touchent coude à coude Où l'on ne produit plus que des films de terreur Comme pour exorciser la tension extérieure. L'univers qui craquait et puis celle fissure Qui un jour après l'autre diminue le futur Quand la Californie sombrera dans l'azur Tout ça me laissait froid comme le scorpion, mon frère. J'étais fait à l'image du monde qui m'a créé De plus en plus cynique, de plus en plus glacé J'enjambais des cadavres depuis quelques années Je ne avals rien de bon et rien de spontané. Huit jours que je vivais dormant dans les parkings Cinéma permanent, liberté en leasing. Erreur d'appréciation laissant sur la vitrine Le sang du directeur sécher sur le standing. Je me voyais très lucide couper au machine-gun Cinq voitures de police hurlant au maximum Ou bien, serré à vie, entouré de pédés A Saint-Quentin-sur-Mer, quartier sécurité. Entre Compton et Watts, en pleine guerre des gangs Survivait un marchand d'armes de Thaïlande J'arrivais au moment précis, juste un peu tard Il saignait cinq kilos d'Héro sur le comptoir. Une panthère dorée, dans un éclair de strass M'attira vers le fond, une main dans son sac Pendant que tout le quartier ratissait la boutique Des aveugles, des armoires, des Blacks, des Chicanos Des Junkies de soixante-dix, rien que la peau sur les os Des maquerelles, des gourous, des mouchards, des pompistes Des poètes, des marins, des tueurs, des analystes Des chauffeurs syndiqués, des gardiens de cimetière Des laveurs de carreaux, des rouleurs de carrure Des joueurs de go, des ramasseurs d'ordure Tout ce que la ville produit de sportif et de sain Et cet oiseau de nuit m'emporta dans sa jungle Dangereuse, secrète, du venin sur les ongles. Je l'aimais... Petit monstre, petit monstre, pourquoi m'as-tu plaqué ? Emmenant mon cash, mes deux calibres, mes faux passeports Les diamants étaient vrais. Entends ma voix, comme un murmure, je cultive derrière mes murs Une vengeance qui suppure, je connais la nuit de ta mort. Night bird, ma seule histoire d'amour. Night bird, on se reverra un jour. Petit monstre, petit monstre, pourquoi m'as-tu donné ? La nuit, le jour, je pense à toi comme un boxeur juste avant son combat. T'es partie avec un médium amoureux fou et impuissant Qui te touchait de temps en temps de ses longs doigts d'aluminium. Night bird, ma seule histoire d'amour. Night bird, on se reverra un jour. Sanglant rasoir, éclair rasant comme un foulard sur son cou blanc Tes métaphores sont rectilignes Sanglant rasoir, tes mots d'amour quand tu les signes Sont toujours à l'encre de Chine. Petit monstre, petit monstre, pourquoi m'as-tu aimé ? Nous avons vécu tous les vices, petit monstre pourquoi m'as-tu aimé ? Je t'ai cherchée sans le savoir, je t'ai trouvée sans le vouloir Le sang est beau lorsque il est frais, je connais la nuit de ta mort. Night bird, ma seule histoire d'amour. Night bird, on se reverra un jour. Petit monstre, petit monstre, petit monstre.