Tel un moineau Ma petite main était blottie Dans le nid de la grande main Et mon enfance protégée Contre la peur et le froid Dans la petite ville d'alors Nous partions à la découverte D'un monde immense Et l'araignée nous annonçait Une bonne nouvelle Les fleurs s'inclinaient pour nous saluer À chaque pas, de nouveaux prodiges Le vent, est-ce les arbres qui le faisaient En secouant un peu leurs branches ? Étonnée, tu levais les yeux Pour t'en convaincre toi-même Et la limonade, je l'appelais "L'eau qui pique" Il pleuvait des grains de maïs grillé Nous les goûtions du bout de la langue Il faisait chaud Même le contact de la neige était brûlant Et les tas de neige étaient alors de hautes tours Plus hautes que moi Aujourd'hui, il n'y en a plus Seul le gel est resté Où faut-il chercher la chaleur De ta main maternelle Pour y cacher tout entier L'univers glacé ? L'univers glacé...