Celles qui font de nous des hommes sont les mères Elles vont devant nous comme clarté des cieux Aux mères ne devez-vous point d'être sur terre ? Alors, ayez pitié des mères, beaux messieurs, Que les nuages ne tuent pas les hommes Un enfant de sept ans court dans les pâturages Et par-dessus les bois vogue son cerf-volant N'avez vous point connu ces jeux du premier âge ? Alors, ayez pitié, beaux messieurs, des enfants Que les nuages ne tuent pas les hommes En peignant ses cheveux, la jeune fiancée Au fond de son miroir cherche un visage doux Ne vous a-t-on cherché de même un jour passé ? Alors ayez pitié, beaux messieurs, des époux Que les nuages ne tuent pas les hommes Quand on vieillit et que la vie atteint sa grève L'on doit toujours penser aux souvenirs heureux Vous aussi vieillissez, votre époque s'achève Alors, mes beaux messieurs, ayez pitié des vieux Que les nuages ne tuent pas les hommes