Avant avec la misère seulement on avait déjà du mal à faire et maintenant il y a la guerre. Cette année, ces damnés militaires m'auront tout pris : Six frères, un père, une terre mes amis, mon pays. Allons ma mère, partons, c'est mieux. Ici, il n'y a plus rien à faire. Pour l'amour de Dieu allons vers l'ouest quittons donc ce funeste lieu, allons quelque part où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Maman n'a malheureusement pas supporté les convous de nuit, les faux planchers et les fonds de cale. Ça l'a tuée. Et moi je n'ai pleuré que lorsque j'ai réalisé à quel point on avait bien pu nous leurrer à la radio, dans les journaux. Ils parlaient d'un pays merveilleux quelque part où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.