Le divin Mozart Il dort dans la fosse commune Et le Grand Bazar Avec lui gagne une fortune "Quelques pennies Pour le Don Giovanni Laissez-vous tenter : Un dollar, ma flûte enchantée" Le cœur de Rembrandt Dans une crypte d'Amsterdam Les musées sont grands Entrez vite, entrez messieurs-dames Venez contempler À prix réduit son enterrement de saint Pierre Et aussi la lumière de sa Ronde de nuit Mais quel sort étrange Où étaient les anges Pour avoir oublié dans le froid Ces messagers de joie ? Faut-il que l'on pleure Faut-il que l'on meure Pour, le cœur en lambeaux, Être Verlaine ou Rimbaud ? Pas de sépulture connue pour l'oreille de Van Gogh Pourtant sa peinture remplit de nombreux catalogues L'église d'Auvers, les enchères s'envolent Pour adjuger les tournesols Le divin Mozart Il vit toujours dans sa musique Et le Grand Bazar Il s'en fiche, il lui fait la nique Il nous envoûte Avec Cosi fan tutte Pour quelques euros On a l' grand air de Figaro On pense à Kafka Federico Garcia Lorca Modigliani À Paul Gauguin, Pasolini À Dostoievski Maïakovski À Baudelaire Apollinaire Erik Satie Pardonnez-moi si j'en oublie Ah, quel sort étrange Où étaient les anges Pour avoir oublié dans le froid Ces messagers de joie ? Faut-il que l'on pleure Faut-il que l'on meure Pour, le cœur en lambeaux, Être Verlaine ou Rimbaud ? Le divin Mozart Rembrandt, Van Gogh et leur génie Dans le Grand Bazar Ils sont aujourd'hui réunis Ils sont morts pauvres mais nous ont enrichis Et bien sûr on leur dit "Merci"